Lettre d’information aux
professeur-es des Ecoles
La CGT, le syndicat de tous les personnels de l’Éducation nationale
La CGT Educ’action Essonne, c’est le syndicat de tous les personnels du département Essonne. Tous les personnels, car nous croyons à la CGT, que seule une action collective nous permettra d’apporter des réponses globales et solidaires pour l’école émancipatrice dans laquelle l’ensemble de la communauté éducative se retrouvera !
1 - Payer ses personnels : pas une priorité de la DSDEN
Pendant le confinement général du printemps dernier, de nombreux personnels enseignants se sont portés volontaires pour assurer l’accueil des enfants des soignants et des autres publics prioritaires. A ce titre, ils peuvent bénéficier de d’une prime exceptionnelle pour les agents soumis à des sujétions exceptionnelles pour assurer la continuité des services publics dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire. A ce jour tous les personnels n’ont pas perçu cette prime. La CGT a interpellé le DASEN.
2 - CHSCT D : une instance des plus utiles
La création des comités sociaux d’administration (CSA) vient de paraître : il s’agit, entre autres, de la fusion des comités techniques (CT) et des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), supprimant de fait ces derniers.
Pourtant cette instance permet d’enquêter pour questionner l’organisation du travail, ses conséquences sur la santé des personnels et engager un travail préventif sur les risques encourus sur nos lieux de travail.
Ainsi dans le département une enquête « accueillir des élèves à besoins éducatifs particuliers » est en cours. Le questionnaire envoyé aux personnels du premier degré a reçu un grand nombre de réponses, montrant l’intérêt des collègues pour leurs conditions de travail. Il permet d’ores et déjà d’objectiver l’inquiétude profonde quant à la multiplication des risques psycho-sociaux et de justifier les interventions de représentants syndicaux lors des examens des fiches SST.
Un énorme travail d’analyse attend les membres du comité afin de rendre compte de la réalité du terrain, de travailler à des préconisations, de faire un retour à destination des enseignants. Plusieurs groupes de travail sont prévus ; nous vous tiendrons informés de leurs avancées.
3 - Vous avez demandé un remplaçant : ne quittez pas…
Les allègements dans certaines classes masquent le fait que le taux d'encadrement des élèves s'est dégradé dans la majorité des classes de notre département. Les moyens de remplacement ont également subi cette érosion. Tous les ans, l'hiver est particulièrement difficile et les écoles connaissent des épisodes de non remplacements plus ou moins longs.
L'épidémie de covid a encore plus mis en avant la réalité de notre système éducatif. Dans cette situation, ce manque est criant. Les remplaçant·es ne sont pas assez nombreux, d'autant que certain·es sont également impacté·es par cette épidémie.
L'Education n'a pas les moyens de fonctionner avec des taux d'absences importants tout en protégeant ses personnels vulnérables.
Dans l'Essonne ou ailleurs, on cherche des solutions qui n'en sont pas: annulation de formations, non remplacement des décharges de direction, ou culpabilisation des absent·es, des malades...
Devant ces préoccupations, des tensions naissent parfois dans les équipes. On se cherche un ou des responsables. Ne nous trompons pas, ce ne sont pas nos collègues qui sont responsables du manque de moyens ! Même en réquisitionnant les CPC et les IEN du département (après tout certain·es sont des anciens enseignant·es ;) ...), nous ne serions toujours pas en capacité de répondre aux manques criants dans les écoles.
La responsabilité c'est celle d'une politique de casse des services publics, des moyens minimum, la recherche d’économie budgétaire sur notre dos et celui de nos élèves !
Et ce ne sont pas les 60 contractuel·les embauché·es pour deux mois et demi pour tout notre département qui peuvent suffire, ils sont juste une illustration supplémentaire de cette politique de l'effort minimum pour l'école. L'important pour nos dirigeants est dans les annonces sur BFM et pas les besoins pour une École en progrès.
Face à cette situation très fortement dégradée, et afin de gérer au mieux les questions sanitaires, la CGT Éduc’Action exige un recrutement immédiat, massif et pérenne de personnels. Avec d’autres organisations syndicales, elle réclame, a minima, le recrutement des candidat·es placé·es sur les listes complémentaires, un plan de formation et de titularisation de tous les personnels précaires. Il y a urgence.
4 - Education prioritaire : diviser pour mieux régner ?
Une expérimentation sur l’éducation prioritaire va être menée dans les académies d’Aix‐Marseille, Lille et Nantes. A la place du classement REP, des « contrats » seront passés entre les établissements et les rectorats sur la base de leur projet. Cette réforme va encore réduire l’Éducation prioritaire au minimum tout en accentuant la concurrence entre les réseaux par ces contrats de trois ans.
La CGT Éduc’action s’oppose à cette expérimentation inspirée du rapport Azema‐Mathiot et qui vise, à terme, à liquider les REP. Puisqu’effectivement lycées, ruralité « pauvre » et écoles isolées sont oubliés, la CGT exige leur intégration dans une carte refondée de l’Éducation prioritaire avec les moyens de cette extension.
Lire le tract de la CGT
5 - Direction d’école : du pain sec et de l’eau…
Mobilisé·es, sur-sollicité·es pendant les pandémies, abandonné·es face à la gestion d'une crise sanitaire sans précédent avec des consignes vagues et un protocole intenable, les directeur·rices espéraient un peu de reconnaissance et de soutien de la part du Ministère. Finalement, il·elles seront logé·es à la même enseigne que leurs collègues et seront gentiment prié·es de continuer à grignoter des miettes et à tirer sur la corde.
Suite aux annonces du ministre Blanquer le 16 novembre dernier sur les revalorisations salariales et la création de postes pour les décharges de direction, un nouveau groupe de travail ministériel s’est tenu ce mercredi 25 novembre.
Ce groupe de travail, qui s’inscrit dans le cadre du « dialogue social », devait permettre au ministère de présenter ses premières pistes de ventilation des 1500 ETP (équivalents temps plein-postes) annoncés pour 2021, mais aussi celles de l’attribution 2021 de la prime de 450€ aux directeur·trices d’écoles.
Au regard de cette très faible dotation en postes, la CGT Éduc’action considère qu’il nous est impossible de participer sereinement à ce saupoudrage des quelques miettes que l’on nous jette pour tenter d’éteindre la colère et l’impatience des personnels.
D’abord, il ne s’agit pas réellement de 1500 postes puisque 900 serviront théoriquement aux directeur·trices des écoles 1 à 3 classes afin qu’ils·elles bénéficient véritablement de leurs jours annuels de décharge, droit inscrit mais actuellement non respecté faute de personnels suffisants…
D’autre part, concernant les 600 postes restants, le ministère souhaiterait donner la priorité à ces petites écoles afin d’aider les collègues directeur·trices dans leur travail. Pour cela, la DGESCO désire à la fois instaurer une décharge d’1/8 hebdomadaire (1 journée tous les 15 jours) pour les écoles à 3 classes et augmenter le volume annuel de décharge pour les 1 et 2 classes (passage de 4 à 6 jours annuels).. Cette proposition consommerait environ les 2/3 des 600 postes. Le ministère pencherait pour que le dernier 1/3 soit attribué aux écoles à 12 classes.
Pour ce qui est des 450€ annuels, le ministère affirme que cette somme, déjà versée en cette fin d’année 2020 (d’ici décembre selon les départements) aux directeur·trices en poste depuis septembre, sera reconduite en 2021 et est considérée comme une mesure de revalorisation catégorielle par le ministre Blanquer (21 millions annuels). La CGT Éduc’action ne peut se satisfaire de cette faible somme qui n’est en rien une revalorisation et qui ne concerne pas les autres personnels du Premier degré.
Nous refusons que ces 450€ ne soient versés que sous forme de prime (demande du gouvernement) et qu’ils ne correspondent pas à une augmentation indiciaire pour les personnels. Nous rappelons que les primes ne sont pas correctement valorisées pour nos carrières et nos retraites, et surtout qu’elles ne sont pas pérennes et sont facilement supprimables au gré des ministères…
Pour l’heure, les « négociations » se poursuivent entre le ministère et les organisations syndicales pour connaitre précisément les modalités de versement pour 2021. Dans l’attente des arbitrages politiques, il est possible que tou·tes les directeur·trices ne touchent pas cette somme comme cela a été le cas cette année mais qu’elle serait différente en fonction de la situation des écoles…
La CGT Éduc’action continuera de porter les demandes des personnels et nos revendications dans les groupes de travail à venir auprès de la DGESCO et de la DGRH. Elle veillera aussi à ce que toutes ces annonces bénéficient réellement aux collègues, et qu’elles ne soient pas soumises à contreparties. L'implication des collègues n'est plus à prouver, la réponse du ministère doit être à la hauteur de leurs efforts.
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